"Revenez à la maison!": candidat à la mairie de Nice pour 2026, Eric Ciotti appelle Les Républicains à le rejoindre

13h30 au Grand Pré de Levens, Éric Ciotti, député niçois, patron de l’UDR et, fait son entrée sur scène au son du tube Freed from desire. Face à lui, 3.500 convives réunis à l’occasion de sa rentrée politique. A ses côtés, les députés UDR des Alpes-Maritimes, Bernard Chaix et Christelle d’Intorni, et d’autres départements, les députés RN azuréens Bryan Masson, Alexandra Masson, Lionel Tivoli, et ses proches soutiens, conseillers départementaux et métropolitains, le député européen Laurent Castillo.
Christelle d’Intorni avait donné le ton quelques minutes plus tôt. "Je rêve d’une ville bien gérée, d’une courbe fiscale inversée. Je rêve d’un maire courageux qui n’aurait pas besoin de faire appel à un kéké marseillais vulgaire". Rendant coup pour coup, elle évoquait l’intervention du président de la Région Renaud Muselier, proche de Christian Estrosi. Lors de la rentrée politique du maire de Nice, vendredi, il avait comparé Éric Ciotti à "un petit qui gesticule".
"Mes amis, vous êtes ma force, mon énergie. En vous voyant, je veux relever tous les défis, pour la France, pour Nice", a commencé Éric Ciotti devant un parterre de convives coiffés de chapeaux de paille ou de casquettes jaune et bleu, agitant des drapeaux tricolores.
La France d’abord. "Elle se porte mal, très mal", a résumé le président du groupe UDR à l’Assemblée nationale. Le 8 septembre, "je ne voterai pas la confiance à Monsieur Bayrou", a-t-il rappelé. "Pour l’ensemble de son œuvre et pour conduire aujourd’hui cette politique du déclin, du renoncement. Je ne voterai pas non plus la confiance à Monsieur Macron", "le pire président de la Ve République", selon lui.
"Revenez à la maison""La droite est majoritaire. Qu’attendons-nous pour nous unir?", a-t-il affirmé avant de revendiquer son choix d’alliance avec Marine Le Pen et Jordan Bardella comme une évidence stratégique.
"Je lance un appel à tous ceux qui l’année dernière ont hésité. Je dis à mes amis Républicains: ne votez pas la confiance le 8 septembre prochain. Ne vous ralliez pas. Et je leur lance du fond du cœur ce message: revenez à la maison! C’est ici, à l’UDR, qu’il y a de ces valeurs de droite qui est l’héritière du gaullisme".
Le patron de l’UDR en est certain: "Il n’y a qu’une solution pour sortir de la crise: qu’Emmanuel Macron donne sa démission et que nous élisions une ou un président de la République fort. Et s’il ne veut pas démissionner, alors qu’il procède à la dissolution de l’Assemblée nationale. Nous sommes prêts, avec mes amis, à relever ce défi avec conviction".
"Moi maire de Nice..."Cette rentrée politique avait une saveur particulière. Pour la première fois, Éric Ciotti a officiellement déclaré sa candidature à l’élection municipale de 2026. C’était mercredi. "Oui les amis, je suis candidat pour devenir maire de Nice. Et je suis candidat pour devenir président de la métropole Nice Côte d’Azur", a-t-il confirmé, promettant une campagne "digne", "sans coups bas".
Face à Christian Estrosi, l’actuel maire qu’il accuse d’avoir "fait de Nice et de sa métropole la plus endettée de France", Eric Ciotti a multiplié les promesses, précédées de "moi maire de Nice", anaphore empruntée à... François Hollande: "J’annulerai la hausse de 25% de la taxe foncière, je doublerai les effectifs de police municipale, je réclamerai une nouvelle prison, j’instaurerai deux heures de stationnement gratuit" ou encore "je retirerai ce lion hideux" de la place Garibaldi (1)...
Hommage à Jacques Médecin"Je ne détruirai pas des bâtiments publics. Des équipements qui ont été réalisés par un maire auquel je veux rendre hommage: Jacques Médecin", a-t-il réitéré. Et de citer Acropolis, le théâtre de Nice, la cinémathèque, le bowling, "peut-être Jean-Bouin (2)". "Merci à Martine (la fille de Jacques Médecin) d’être là".
"Ce combat, nous le mènerons à Nice, à Cagnes-sur-Mer aussi, cher Bryan", a-t-il ajouté en s’adressant à son allié, le député RN Bryan Masson, susceptible de se présenter à Cagnes-sur-Mer contre Louis Nègre, mais qui ne s’est pas (encore?) déclaré candidat.
Assurant être "serein", il invite le maire de Nice à débattre "projet contre projet", et "les Niçoises et les Niçois choisiront, comme à Marseille cher Franck (Allisio, candidat RN dans la cité phocéenne), ou à Menton chère Alexandra (Masson, probable candidate RN)".
"Nous allons gagner""Je vous fais une promesse: nous allons gagner", a-t-il assuré à ses militants.
Interrogé par les journalistes à sa descente du podium sur la réalité d’une campagne sereine compte tenu de l’état des relations entretenues avec Christian Estrosi et de l’enquête judiciaire ouverte il y a quelques jours dans l’affaire des fichiers présumés illicites, le député maralpin a affirmé: "Je me battrai sur les idées, sur mes convictions, sur mes projets. Le reste ne relève pas de la campagne électorale. Ça fait partie des coups bas qui sont organisés. Je n’irai pas sur ce terrain".
La victoire de Ciotti, on l’espère de tout cœurLa victoire d’Éric Ciotti les 15 et 22 mars, Marie et Gérard, retraités niçois, "l’espère [nt] de tout cœur". "On aime sa franchise, sa droiture. Il fait passer l’intérêt des Niçois avant tout le reste".
"J’ai une toute petite retraite d’artisan. Et mon mari de commerçant. On paie 4.000 euros de taxe foncière pour notre maison à Saint-Roman-de-Bellet. Si ça continue, on sera obligé de quitter Nice parce que financièrement on ne pourra plus suivre", redoute Marie. La retraitée est également séduite par le discours anti-immigration et sécuritaire du candidat.
Gérard estime qu’Éric Ciotti "a raison de ne pas voter la confiance à Bayrou", même si ça doit causer un nouveau chaos. "Au point où on en est..."
Pour Quentin, 22 ans, jeune adhérent UDR et aussi RN, "Éric Ciotti a toutes les chances de gagner. Les Niçois en ont ras le bol d’Estrosi", estime-t-il. "On souhaite un nouvel élan. Éric Ciotti est à notre écoute". Sur le plan national, "il a bien raison de ne pas soutenir Bayrou. Il faut taper du poing sur la table et exiger son départ".
Nadia, Niçoise de 72 ans, assiste à la rentrée politique d’Éric Ciotti pour la première fois. "Je suis venue écouter ce qu’il propose pour Nice. Je ne suis pas encore adhérente de l’UDR mais c’est pour bientôt", ajoute-t-elle, séduite par les mesures proposées pour renforcer la sécurité des Niçois.
1. Une sculpture monumentale de Richard Orlinski.
2. Le complexe Jean-Bouin qui comprend notamment une piscine, une patinoire et un parking.
Nice Matin